Sous l'eau qui dort est enfin sorti il y a quelques jours. J'ai commencé à travailler sur ce manuscrit il y a... presque dix ans. Comme quoi, avoir un livre publié peut parfois prendre du temps - n'écoutez pas ce que vous disent les éditeurs qui refusent vos textes : il ne faut jamais abandonner, vous finirez par trouver quelqu'un qui appréciera votre oeuvre ! Bon, après, l'attente est longue... Rien que le processus éditorial, entre le moment où le manuscrit a été accepté par l'Ecole des loisirs et la parution, a pris un an et demi. Mais je trouve que l'éditeur a fait un travail formidable sur le texte (et je ne dis pas ça pour qu'ils se sentent obligés de me publier à nouveau :p).
Ce roman a été au départ inspiré par l'univers des comics américains. Je voulais utiliser les codes de ce type de littérature, devenus familiers à la plupart des européens grâce aux multiples adaptations cinématographiques de comics au cours des dix dernières années, pour parler de problèmes de société qui se posent aussi bien en France qu'aux Etats-unis... bon, et de créatures qui font peur aussi.
D'ailleurs, je suis sûre que tous les lecteurs trouveront sans problème la scène qui fait référence à Spiderman. Non ? Allez, si vous avez vu Spiderman 1, elle est évidente.
Le roman a aussi été beaucoup influencé par mes lectures sur l'histoire de la chasse aux sorcières, dont le livre d'Erica Jong que je cite en introduction. C'est un sujet que j'ai toujours trouvé intéressant d'un point de vue humain et historique. Il est fascinant de voir ce qui peut pousser des êtres humains comme vous et moi à participer à ce genre de folie collective, qui mène parfois aux pires atrocités.
Bien sûr, ce n'est pas un roman sur l'Inquisition et j'aborde beaucoup d'autres thèmes - l'amour, la mort, l'adolescence, toute l'horreur de l'existence des lycéens impopulaires (si vous avez été à l'école, vous savez de quoi je parle)...
Et au final, ce n'est que de la fiction (quoi que... la situation de certains des personnages ont été inspirés d'une situation réelle - je vous laisse deviner lesquels). Une histoire se déroulant dans un village de fiction quelque part près de Chippewa Falls (qui existe vraiment !).
Si elle peut vous divertir pendant 400 et quelques pages, j'aurai déjà atteint mon but.
Mais, n'oubliez pas les mises en garde de la sorcière d'Erica Jong... il en faut peu pour que la foule s'emballe et sombre dans une violence qu'elle finit par regretter à un niveau individuel. Finalement, je trouve que ce rappel tombe plutôt bien, considérant les dérives des manifestations "contre l'Autre", ces jours-ci.
Pas vous ?